Les enjeux en lien avec l’image corporelle occupent une place importante parmi les difficultés vécues à l’adolescence. Selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (1), environ la moitié des jeunes ressentent de l’insatisfaction concernant leur apparence.
L’image corporelle se définit comme la manière dont une personne perçoit son propre corps, y compris son apparence, sa forme et son poids, et comment elle pense que les autres le perçoivent. L’organisme Arrimage, qui prône l’acceptation du corps et la diversité corporelle, explique ce concept à l’aide de l’évocatrice représentation de l’arbre. Tout débute aux racines, qui incarnent les expériences vécues en lien avec le corps. Ensuite, le tronc réfère aux pensées et croyances qui en découlent, pour finalement devenir les feuilles, c’est-à-dire les comportements.
L’adolescence est une période charnière pour le développement de l’image corporelle puisque les jeunes y bâtissent leur identité et leur système de valeurs. C’est également à ce moment que plusieurs changements corporels importants surviennent. L’exposition aux normes de beauté véhiculées par notre société, où minceur rime avec réussite, discipline, attirance et santé, est présente depuis l’enfance. Pour certains individus, la puberté entraîne des changements corporels qui les éloignent de ce modèle; pour d’autres, ils les en rapprochent. L’insatisfaction corporelle survient lorsque l’écart se creuse entre l’idéal et le corps réel.
Pour tenter de se conformer aux standards de beauté, il peut arriver que les ados adoptent des comportements malsains. En effet, parmi les jeunes tentant de perdre du poids ou de le maintenir, 66 % ont eu recours souvent ou quelques fois à au moins une méthode potentiellement dangereuse, comme l’entraînement excessif ou sauter des repas (1).
Comment intervenir?
Voici quelques manières d’intervenir :
- Agir en modèle positif en évitant de commenter votre apparence et votre poids (et ceux des autres!) et en mettant l’accent sur vos capacités et vos forces plutôt que votre image.
- Vous informer sur l’image corporelle, la grossophobie et la culture des régimes afin de prendre conscience des enjeux qui influencent vos comportements.
- S’assurer que la maison (et, idéalement, l’école) est un milieu inclusif de tous les corps, où l’alimentation est intuitive et où l’activité physique est flexible et agréable.
- Encourager les jeunes à faire confiance à leur corps et à leurs signaux corporels.
- Être à l’affût des signes d’insatisfaction corporelle chez les ados, les écouter sans jugement et les guider vers les ressources appropriées.
Vous pouvez d’ailleurs vous référer (ou référer les jeunes) à ces ressources :
- La boîte à outils d’Arrimage disponible gratuitement sur le site Web de l’organisme (contenu vidéo, guides de références, visioconférences, matériel de sensibilisation, etc.)
- Le site Web de l’organisme Bien avec mon corps (blogue, balado, contenu pour les jeunes, etc.)
- Le site Web de l’organisme ÉquiLibre (formations, campagnes de sensibilisation, blogue, balado, etc.)
- Le site Web ANEB Ado (ligne d’écoute, clavardage, service de texto pour les jeunes qui souffrent d’un trouble alimentaire et leurs proches)
- Les livres Romy, accepter son corps à l’adolescence et De l’insatisfaction à l’acceptation corporelle de Marie-Michèle Ricard
Au besoin, orientez les jeunes vers des personnes professionnelles sensibilisées aux enjeux d’image corporelle comme des psychologues ou psychothérapeutes, nutritionnistes, kinésiologues ou médecins.
Référence : Institut de la statistique du Québec. (2018). Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017.
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