6 févr. 2025Représentation du corps

Épopée d’une déconnexion

Par Marianne Tétrault

Je me nomme Marianne Tétreault. Je suis avocate et présentement étudiante à la maîtrise en... Lire la bio

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Je n’ai pas Instagram. Correction : je n’ai plus Instagram. Cette plate-forme sociale de partage d’images et de courtes vidéos va du monde du sport à la poésie, en passant par les messages de causes sociales et publicités promotionnelles. C’est tout ce qui peut être beau et bien et, à la fois, tout ce que le marketing peut marketiser. De la page Instagram d’Arrimage qui promeut ses belles activités à la page fitness qui essaie de te convaincre que ta vie sera tellement mieux si tu te mets à t’entraîner 2 h par jour en faisant des cures de jus.

Je m’y suis inscrite pour le côté créatif. Il s’agit d’une base magnifique pour partager la beauté du monde, de ses paysages à sa cuisine. J’aimais y lire la poésie qui ne serait autrement pas publiée. Être inspirée par le mouvement social qui pouvait s’y créer. Mais pour moi, c’est vite devenu de voir ces personnes découpées au couteau en train de me montrer comment avoir des abdominaux saillants en trente jours même si je m’entraînais trop et que je ne mangeais pas assez. C’était de voir des peaux parfaites et rayonnantes les jours où je ne voyais que ce bouton sur mon front, des gens en couple alors que j’étais en peine d’amour, des messages et des images qui me rappelaient que je pourrais en faire plus et être plus. Avais-je vraiment besoin de savoir qu’un camarade d’un cours de français au cégep était en train de bronzer sur une plage de Bali ou que mon amie mangeait présentement une salade? Fermer mon compte Insta, c’était une décision pour moi, pour mon bien-être, parce que dans le bombardement médiatique auquel nous sommes inlassablement soumis, arrivé sur l’application, mon cerveau ne faisait plus le tri. M’apprendre à m’aimer telle que je suis a été et est ma plus grande lutte.

Donc, c’est ça. Je me suis enlevée d’Instagram. Ça a frustré des gens. Eh oui, des gens, des proches, n’étaient pas contents de perdre UN follower. On m’a dit : « mais tout le monde a Insta?! », « Tu ne vas plus pouvoir voir mes photos (emoji triste) », « comment tu vas savoir ce qui se passe dans nos vies ou celles des autres? ». Ah, c’est vrai, ma décision pour mon bien-être aurait dû être prise en considération de son impact pour les autres? Supprimer ce compte revenait à me détacher complètement du monde social pour certaines personnes.

Je ne regrette pas cette décision prise il y a plus d’un an. Mes proches me montrent leurs photos de voyage pendant nos soupers et je me retrouve dans leurs photos, étiquetée sous @marianne_sans_insta.

Les médias sociaux ne devraient pas nous faire du mal.

Tous les jours, les possibilités de ces plates-formes en démontrent toute l’utilité, mais aussi toutes les failles. On ne devrait jamais se sentir confiné à être sur une plate-forme si on y est blessé. Se suivre soi-même, peu importe l’interprétation qu’on en fait, est une bonne façon de s’aider.

CONSULTER LA LISTE DES COUPS DE CŒUR DARRIMAGE

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