Lorsqu’on y pense, notre poids est simplement lié à la terre. Sans son pouvoir d’attraction, que reste-t-il de ce chiffre sur la balance?
Une fois dans l’eau, notre corps flotte, on se sent tout à coup plus léger (sauf peut-être pour Boum-Boum, le bouledogue anglais de mon amie. Il a beau être petit, il cale comme une roche dans l’eau!). D’après la poussée d’Archimède, qui est la force exercée par un fluide, on ressent 10 % de notre poids dans l’eau. Le même phénomène se produit lorsqu’on quitte l’atmosphère (je n’ai jamais testé hein, mes sorties ne ressemblent pas à un tour dans l’espace avec Elon Musk).
Quel effet cette pensée a-t-elle sur vous? Le chiffre sur la balance devient-il moins important? La charge que vous ressentez concernant votre corps et votre poids, n’est-elle que le reflet d’un idéal de société? Si on habitait dans l’espace, peut-être que l’inverse se produirait? Ce serait la loi du plus gros? Pensons seulement aux époques antiques, où les personnes les plus grosses étaient courtisées, admirées, enviées.
Qu’arrive-t-il lorsqu’on relativise ce poids? Il devient moins important, n’est-ce pas? Il prend moins de place dans notre tête. La charge mentale diminue et laisse un espace vacant à quoi? Aux rêves, aux projets, aux espoirs, aux envies d’accomplissement. L’espace intérieur se modifie, notre regard envers nous-mêmes aussi.
Il ne suffit pas de relativiser pour s’accepter. Ce serait si simple! J’ai entrepris des actions concrètes vers l’acceptation complète, non seulement de mon corps, mais aussi de qui je suis et j’ai envie de vous partager mon cheminement.
J’ai commencé par communiquer. Parler, écrire, chanter a été pour moi très libérateur. Je n’ai pas fait les choses à moitié, étant très spontanée et audacieuse de nature, j’ai créé un blogue où j’abordais, de manière transparente et sans tabous, mes troubles alimentaires, mon anxiété et ma quête vers une meilleure estime de moi-même. En parallèle, j’ai consulté une psychologue et j’ai parlé à mes proches de ce que je vivais. En m’exprimant, j’ai réussi à retirer un poids immense que je traînais sur mes épaules depuis trop longtemps.
L’introspection a été un élément crucial dans ma quête pour aller mieux. Apprendre à me connaître a été la clé pour apprendre, enfin, à m’aimer. J’ai lu des livres, je me suis questionnée sur mes valeurs, mes aspirations, mes traits de personnalité, mes forces, mes qualités, les aspects à améliorer, mes goûts, mes intérêts, etc. Cette introspection fera toujours partie de moi, car j’évolue, je change constamment.
Écouter, reconnaître, comprendre, vivre et laisser aller mes émotions n’a pas été une mince tâche pour moi. Encore aujourd’hui, c’est un apprentissage que je continue à intégrer. Souvent encore, les émotions arrivent, comme un intrus à ma porte. Elles entrent sans ma permission, j’ai souvent envie qu’elles partent sur-le-champ. Je jongle avec l’inconfort que ça m’apporte et j’apaise cet inconfort par des actions qui détournent mon attention : je me distrais à outrance sur mon cellulaire ou je mange. Ce sont mes deux exutoires qui allient facilité et accessibilité. Je sais que j’ai à travailler là-dessus, la beauté de l’histoire? Je reconnais cette facette de moi-même. C’est un sacré beau pas en avant, vous ne trouvez pas?
Une expérience à la fois concrète et subjective qui a grandement amélioré mon lien avec mes émotions a été de participer à des rencontres d’art-thérapie (psst! Par ici pour vous inscrire aux prochaines cohortes d’Arrimage). J’étais sceptique au début, je dois l’avouer. L’art-thérapie m’a permis d’exprimer et de transformer mes émotions de manière visuelle et créative, facilitant ainsi la compréhension et la gestion des sentiments complexes que je vivais tout en favorisant la guérison émotionnelle. C’est puissant! Encore aujourd’hui, j’utilise l’art pour approfondir cette quête vers le bien-être émotionnel. Je fais même analyser mes créations par ma psychologue qui m’amène encore plus loin dans mes pistes de réflexion. Essayez-le juste une fois, vous comprendrez (psst! Arrimage offre des ateliers créatifs ponctuels gratuits en ligne pour expérimenter l’approche).
Ça a été très, très long avant que la bienveillance envers moi-même s’intègre dans ma vie. Imaginez que vous jouez à un sport ou à un jeu où vous performez habituellement. Cette journée-là, ça ne se passe pas comme prévu. Vous ratez votre coup plusieurs fois. Comment réagissez-vous, comment vous sentez-vous? Me blâmer et me taper sur la tête a longtemps été mon modus operandi. Si c’était ma meilleure amie qui jouait contre moi et que, cette journée, elle était moins bonne, comment je réagirais? Je lui dirais sûrement que c’est des choses qui arrivent et que oui, elle est capable de faire mieux, mais que ce n’est pas grave. Ça ira mieux la prochaine fois.
Se pardonner, se traiter et se parler avec douceur sont toutes des facettes de la bienveillance. Aujourd’hui, je peux dire que c’est naturel pour moi de me traiter comme une personne que j’aime, que j’apprécie et dont je veux le meilleur. Comme toute chose, je pense que ça prend de la pratique! Commencez aujourd’hui, juste pour voir où ça vous mènera.
L’estime de soi, oh, celui-là est probablement le plus gros morceau du puzzle pour bien des gens. Tout le monde, ou du moins, la majorité d’entre nous a ce désir de se faire aimer. Combien de fois je me suis dénaturée pour entrer dans le moule? Combien de fois j’ai modifié qui j’étais réellement dans le but de plaire, de me sentir acceptée? Pas plus tard qu’hier, mon mentor m’a dit : « Ce n’est pas parce qu’il y a un lac pollué que tu es obligée d’aller t’y baigner, même s’il se trouve derrière ta maison! » Cette phrase a un symbolisme très fort pour moi. Côtoyer un environnement toxique, malsain rabaisse souvent notre estime de nous-mêmes. Les gens qui nous dénigrent, qui nous font sentir moins bien, qui essaient de nous changer, et même si ces gens sont de notre famille, il est souvent plus sain pour nous de s’en éloigner. Comment vous sentez-vous au travail? Avec vos proches? Votre famille? Bien, je l’espère. Sinon, que pouvez-vous faire? Les changements sont dérangeants, désagréables sur le coup. Ça nous déstabilise. Le statu quo est si confortable. Mais nous changeons rarement pour le pire. Chaque personne est différente (et c’est ce qui fait la beauté de ce monde, vous ne croyez pas?). Au contact des autres, en interaction avec les autres, nous apprenons à nous connaître nous-mêmes. L’important, c’est de se sentir respecté dans nos différences. Lorsque les limites du respect débordent, c’est à nous de faire des choix. Les meilleurs choix pour nous.
J’ai longtemps eu du mal à poser mes limites. Pour diverses raisons; je connaissais mal mes valeurs, je désirais plaire à tout prix. J’avais peur que, si je disais non, si je refusais, si je déclinais une invitation, si j’exprimais mes limites, les autres allaient moins m’aimer ou pire, cesser de m’aimer. Au début, cette pratique n’était pas naturelle pour moi, je m’excusais beaucoup, je me justifiais à outrance. Je n’avais pas encore bien saisi l’aspect des limites. Une amie a besoin de moi pour lui donner un coup de main et je ne suis pas disposée à le faire? Avant, j’aurais dit oui en pestant contre elle, contre moi, contre le monde entier. J’y aurais été de reculons, l’air bête. Maintenant je refuse poliment, je lui propose une alternative. Je ne me justifie pas, du moins, moins qu’avant.
La ruée vers le bien-être corporel, mental et émotionnel est une belle aventure, la plus belle à s’offrir. Je vous le souhaite. En plus de nous faire du bien, elle inspire notre entourage à suivre cette voie vers l’acceptation et l’amour de soi. Ça a un goût de liberté, vous ne trouvez pas?
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