Se mentir à soi-même : au-delà des bienfaits de l’activité physique.
Quel est votre rapport au mouvement? Est-ce que vous sentez le besoin de faire un temps X d’activité physique dans vos journées ou vos semaines? Avez-vous besoin de « suer votre vie », de « vous faire mal »? Vous aimez simplement cela par le fait de vous sentir en vie, en mouvement? Vous identifiez-vous à l’activité physique pour vous définir?
Difficile de dire quand l’activité physique peut devenir néfaste pour la santé, n’est-ce pas? C’est plutôt rare de décourager la pratique d’activité physique de soi-même et des autres et le contraire est plutôt la norme : il y a une grande valorisation par rapport à la pratique d’activité physique et on dirait que plus c’est intense, plus c’est valorisé… Ça vous parle? Peut-être que c’est parce que je suis intéressée par le sport que je suis plus informée au sujet de ces personnes sportives qui accomplissent des épreuves à peine imaginables pour le corps humain. Nous pouvons penser aux courses Ultra où des coureurs et coureuses peuvent dépasser des 100 km, aux Ironman, à tous les événements sportifs qui sont publicisés par nos collègues et notre entourage… Événements sportifs où souvent, le fait de s’inscrire à une épreuve signifie que nous voulons dépasser nos limites, atteindre une nouvelle distance ou un meilleur temps.
Et c’est bien correct de vouloir se dépasser et accomplir quelque chose qui va nous apporter de la fierté. Ce qui est néfaste, c’est l’ampleur que cela peut prendre dans nos vies et dans nos têtes. Peut-être que je suis une extraterrestre et que cela ne touche que moi, mais je ne crois pas, et c’est pourquoi il faut absolument en parler afin de pouvoir conscientiser les gens au fait que l’activité physique n’est pas toujours positive et que des fois, elle occasionne de graves problèmes de santé.
Quand la pratique de l’activité physique devient une manière de s’identifier, de se valoriser, qu’il devient obsédant d’en faire tous les jours, que cela atteint nos relations amicales et familiales (car pour être « assez », il faut faire X et si on ne le fait pas, c’est un échec), c’est là que quelque chose cloche/c’est là que ça devient néfaste. À un moment donné, le corps envoie des messages, mais bon, on se voile les yeux en disant que le corps va s’adapter. On accumule des blessures, sans trop comprendre pourquoi et on continue quand même à vouloir bouger, peut-être différemment, mais on ne s’accorde pas de pause.
Est-ce que, dans ces cas, on peut dire que l’activité physique est saine? Quelle est la différence entre vivre une obsession envers l’activité physique et une obsession envers l’alcool, les jeux de hasard ou la drogue? Confrontant, n’est-ce pas? Hé, oui, l’activité physique peut devenir une dépendance.
On s’entend que tout n’est pas tout « blanc » ou tout « noir ». Il faut toutefois être en mesure d’avoir un regard un peu détaché de soi afin de pouvoir cerner son rapport au mouvement. Se questionner sur le « pourquoi » je veux faire telle épreuve et je m’entraîne à cette fréquence. Se questionner sur ses objectifs de vie, ses valeurs.
Je vous l’accorde, ce n’est pas évident et cela m’a pris des années avant de pouvoir admettre que le sport n’était pas que bénéfique pour moi, et ce, même si j’avais une médecin avant-gardiste qui me mettait en garde! À mes yeux, elle était dans « les patates ».
Je vous laisse y réfléchir…
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